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Les Idées VS les Projets

Il est communément admis que les partis politiques doivent se contenter de n’être que des laboratoires et des porteurs d’idées, la réalisation des projets étant réservée aux associations.

Cette approche de la politique est doublement erronée, premièrement car pour acquérir une notoriété et donc un certaine « légitimité » au sein d’un parti il faut pouvoir s’appuyer sur un bilan politique. Or un bilan politique a deux composantes essentielles, les résultats électoraux a différentes élections ainsi que les réalisations à l’actif du candidat ou de la personnalité politique. Deuxièmement car un parti politique est en réalité une association, parfois dirigée comme une entreprise, et qui plus est, doit promouvoir des idées, une vision du monde, un idéal. Or quel meilleur exemple que la réalisation de projets pour illustrer le bien fondé et la pertinence de ces idées ?

Si l’on considère la vie d’un parti et sa raison d’être, c’est bien de participer aux campagnes électorales et avoir des élus, si possible être dans la majorité afin de réaliser les projets contenus dans les programmes électoraux.

Pour un parti qui ne fait pas parti de la majorité, ou qui est une composante trop minoritaire de la majorité d’un échelon électoral concerné, il est très difficile d’agir et de se faire entendre, d’autant qu’en cas d’alliance il est très mal vu de faire entendre un avis divergeant, au risque de se faire sanctionner. Mais cet état de fait concerne surtout les élus et non les adhérents des différents partis.

Cette liberté d’action des adhérents peut, et même doit être mise a profit pour le portage et la réalisation de projets, qui permettent de construire ou renforcer le bilan politique du parti, renforçant ainsi son indépendance et démontrant la viabilité du projet politique. Ce laboratoire d’idées et de projets peut aussi être un lieu de participation renforcée du publique, ainsi que permettre une expression démocratique tant interne qu’externe au parti.

Les projets portés et réalisés permettent aussi des remises en question de certaines théories ou idéologies, de les ajuster, les valider ou invalider, les concrétiser et donc les rendre crédible. L’intérêt de ce mode de fonctionnement est aussi de permettre une nouvelle approche de la participation du publique remettant le citoyen au cœur de la vie politique, lui rendant ainsi ses droits dont il a été spolié par le fonctionnement bipartite de la démocratie française.

Politique Subie VS Politique Choisie

Lors des élections, l’électeur à le choix entre plusieurs candidats, chacun porteur d’un programme. Chaque programme est donc porté par une seule et même équipe. Cette situation n’est que d’un très faible intérêt démocratique.

Pour mieux expliciter l’inconvénient de la situation, il est intéressant de faire un parallèle avec les chefs d’orchestre et la musique classique.

Un passionné de musique classique va choisir l’œuvre qu’il va écouter en fonction de son compositeur, mais aussi en fonction du chef d’orchestre qui dirige l’interprétation de l’œuvre. Le choix se fait de façon séparée d’abord sur l’œuvre, rédigée par un compositeur donné, donc sur un programme préalablement définit, c’est bien le programme qui oriente de façon primaire le choix. Seulement dans un second temps le choix se porte sur le chef d’orchestre et son orchestre, dans certains cas cela peut aller jusqu’au choix du ou des musiciens, donc sur le candidat sensé mettre en application le programme, c’est a dire sa capacité et celle de son équipe a interpréter le plus justement le programme sélectionné au départ.

Un véritable passionné d’un compositeur est très exigeant sur le choix de l’interprétation faite de l’œuvre, il se doit d’en être de même pour ce qui est de la politique, de permettre a l’électeur d’exprimer de la sorte ses exigences programmatiques, mais aussi de mise en œuvre du programme.

La dissociation du choix entre le programme et le candidat aurait pour effet immédiat de redonner ses lettres de noblesse a la Politique et obligerait les politiciens, ces spécialistes de « la politique politicienne », grands adeptes de « la langue de bois », de revoir intégralement leurs stratégies de communication, remettant au cœur des programmes l’intérêt réel des citoyens qu’ils sont censés servir.

Cette simple séparation entre le vote sur le programme et celui sur les candidats aux postes de responsabilité rendrait légitime et indispensable un contre-pouvoir citoyen chargé de contrôler la bonne exécution des mandats électoraux. La transparence, tant appelée a corps et a cris par l’ensemble de la classe politique, s’imposerait alors de façon naturelle.

La mise en œuvre de ce fonctionnement fait parti d’une transition a mettre en place afin de modifier le fonctionnement de la société pour le faire passer d’un mode « dominant/dominé » vers une égale implication de tous, de façon pérenne et acceptée par tous.

Information VS Manipulation

Quelque soit le média suivit, il est difficile d’en trouver deux complémentaires par la nature des sujets qu’ils traitent, mais bien plus facile de les trouver complémentaires sur un même sujet, non pas qu’ils vont l’aborder de façon complémentaire, mais parce qu’ils se font une compétition acharnée sur les détails, si possible les plus sordides, qu’ils peuvent sortir sur le même sujet.

Cette compétition reste la seule limite flottante permise par la standardisation de l’information. Les standards sont taillés sur mesure en fonction du public ciblé, un même public recevra systématiquement les mêmes informations, traitées de la même manière, quelque soit le média auquel il se réfère. Le public est ainsi acteur et spectateur de sa capture médiatique, acteur car il accepte ces informations comme vrai et il attend donc ces mêmes informations a chaque fois qu’il se tourne vers ce média, mais aussi spectateur car les médias travaillent a entretenir un phénomène de dépendance à l’information qu’ils véhiculent.

La presse a scandales et/ou a sensations est la plus habile dans cette démarche, car sous couvert de la mise en scène la plus attrayante possible d’un nombre très limité de faits, ils captivent toute l’attention du public, lui faisant oublier que ce sont la plus part du temps de simples faits divers.

Les véritables sujets d’intérêt, qui engagent la qualité de vie et l’avenir des populations par exemple, sont ainsi écartés des unes, ou minimisés à tel point qu’ils passent comme sujets secondaires, ou carrément vidés de leur sens.

Ce traitement de l’information est le résultat d’analyses comptables construites sur la base de sondages top souvent biaisés, imposés par les actionnaires aux chefs de rédactions. Quand bien même le sujet peu être correctement et honnêtement traité au départ, tout sera fait pour le faire entrer dans le standard préalablement définit, ou d’en diminuer au maximum l’audience.

La manipulation ainsi faite entretient la désinformation, qui au final équivaut à de l’ignorance, car il est plus facile de diriger des ignorants que des personnes instruites.

Revendications VS Actions

Quand on parle de revendications, la première chose qui vient en tête est le social, cela s’explique historiquement par les lutes acharnées pour obtenir ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui « les acquis sociaux ».

Mais tout le monde a des raisons de revendiquer. Généralement les raisons sont propres a ces individus, plus rarement elles concernent l’intérêt collectif. Toutefois, les raisons propres a chacun peuvent être, et d’ailleurs les sont dans bien des cas,  communes à un groupe plus où moins important.

Si ces individualités se décident à porter ensemble ces revendications individuelles, leurs motivations peuvent diverger, certains imposent leur point de vue, d’autres préfèrent rester en retrait, ce jeu amène a différencier les revendications officieuses de chacun, des revendications officielles du groupe.

De par l’éducation individualiste de ses membres, le groupe préfère ainsi se battre pour des intérêts individuels plutôt que pour l’intérêt collectif, combien même l’intérêt collectif peut apporter plus sur le long terme. Les décisions et actions qui en découlent sont guidées par cet espoir de gain a court terme, et le plus remarquable est que plus le gain est petit plus la victoire est fêté comme grande.

Ces groupes deviennent vite des tribunes opportunes pour les personnes en mal de reconnaissance, elles s’en servent pour apparaitre au grand jour, et dans certains cas, avoir des promotions sociales. L’exemple par excellence est le cas des délégués syndicaux, qui en définitive travaillent plus leur relationnel avec le patronat que la défense de l’intérêt de leurs adhérents. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un employé ambitieux utilise cette voie pour devenir cadre, puis arrêter tout syndicalisme.

C’est l’individualisme social qui permet l’installation de ces rapports dominants/dominés, tant combattus, jusque dans les groupes qui prétendent lutter contre cela avec le grand acharnement. Les intérêts privés passent ainsi avant les droits de chacun, du moment qu’une minorité est satisfaite.

Electeurs VS Elus

Un élu doit son statu a ses électeurs, de fait il se doit de remplir ses fonctions de façon a servir ses électeurs, l’élu doit être au service des électeurs.

De part un habile jeu stratégique, un certains nombre d’élus ont mis un place un système de clientélisme visant a leur assurer leur ré-élection systématique. De par ces pratiques ces élus ont tout simplement inversé les rapports qui sous tendent les relations élus/électeurs, ils ont transformé leurs électeurs en leurs obligés.

C »est ce système de clientélisme qui permet aux baronnies politiques de s’installer et de se maintenir en place.

De par leurs fonctions les élus se doivent de rendre des services a leurs électeurs, mais il leur est facile de faire pression sur les électeurs a qui ils rendent ces services, qui sont en réalité un dû, afin de se constituer un corps électoral fidèle. Cela passe par l’attribution de logements sociaux, d’emplois dans les différentes collectivités territoriales, de subventions a des associations, de validation de permis de construire…

Les critères d’attribution de ces droits sont dont bafoués au profit de ces chefs de clans. Ces dérives sont permises par les bénéficiaires, les électeurs, qui acceptent de se placer dans la position d’obligés.

C’est en parti la méconnaissance des lois, des droits et devoirs de chacun que la majorité de ces électeurs se font prendre dans ce jeu. Le manque de transparence des commissions d’attribution renforcent cette relation « dominant/dominé ».

C’est le comportement des électeurs qui définit le degrés de pouvoir et de liberté qu’ils veulent donner aux élus.

en complément à : programme vs candidat

 

Egalité VS Equité

Dans cette très chère devise de la république française, « liberté, égalité, fraternité », il est bien un terme qui puisse être sujet a controverse dans ses dites applications, notamment au travers la loi.

En effet, avec un barème d’amendes unique pour tous, comment peut-on parler d’égalité quand les revenus des citoyens font le grand écart ? Il est souvent dénoncé les risques de double peine, certes a combattre pour la plus stricte application de l’égalité devant la loi, mais si cette même loi n’intègre pas d’équité dans son écriture, la volonté d’égalité affichée ne peut correspondre a l’égalité perçu.

En effet, un revenu modeste de type RSA qui doit s’acquitter pour la même même infraction d’une amende du même montant que celui aux revenus 20 fois supérieurs, où est l’égalité la dedans?

Cela amène dans le débat deux approches différentes : la révision des grilles salariales afin de limiter les écarts considérables actuels, avec bien sûr la mise en œuvre d’un revenu universel, ou/et la révision des barèmes des amendes en une grille de point amende, le point amende correspondant à un pourcentage préalablement définit du revenu du contrevenant. Ainsi l’égalité est maintenue par le point amende universel, l’équité étant garantie par la prise en compte des revenus du contrevenant.

Cette dernière approche peut aussi être intégrée par ces grands groupes, qui se targuent d’action RSE, dans leur politique tarifaire.

programme vs candidat

lors des élections que nous vivons en France, le choix de l’électeur, au moment de glisser son bulletin de vote dans l’urne, doit se porter a la fois sur le programme qui lui est proposé par chacun des candidats ET sur le candidat qui porte ce programme.

Cela abouti systématiquement a un choix qui se porte soit sur la couleur politique du candidat, soit sur le charisme ou la séduction que renvoie le candidat, le programme proposé est de fait occulté ou très largement minimisé.

Il résulte de cette situation un désintérêt pour la question politique qui se caractérise par un abstentionnisme croissant, ainsi qu’un fort sentiment d’inutilité du vote couplé a une remise en cause de la démocratie en France, remise en cause dans le sens où le citoyen se sent spolié de ses droits.

L’approche qui pourrait être étudiée est de dissocier totalement le vote sur les propositions et projets du vote sur les candidats aux responsabilités.

Ce projet permet au citoyen de se prononcer sur chacune des positions, propositions, projets ou idées qui doivent être appliqués sur l’échelon territorial concerné par l’élection, en poussant jusqu’au bout la proposition, tout un chacun doit avoir la possibilité de faire ses propres propositions dans la mesure ou elles ne sont pas portées par un des partis politiques traditionnels.

Le vote qui s’en suit et qui concerne les personnes a porter aux responsabilités devient de fait moins important, le choix peut donc se faire, sans que cela soit dommageable, sur la base d’une couleur politique, du charisme ou de la séduction qui se dégage des différents candidats.

Une telle approche récupère la chose publique ou démocratie, qui a été confisquée par les partis politiques , et la rend au citoyen, qui retrouve alors une place prépondérant dans la vie publique.